Laurent B. enfin présent sur le WWW !
par Angoreuf,
docile petit être,
poète à ses heures perdues
On n'osait plus y croire... Annoncé maintes fois, le lancement du site du grand poète Laurent B. arrive enfin sur le web. A l'occasion de cet événement, nous sommes revenus à sa rencontre, après un premier entretien dans la torpeur du mois d'août. 
Pour articuler ses progrès. 
Pour penser ses difficultés. 
Pour apprendre et concevoir, tout simplement.
Angoreuf : Laurent B., bonjour.

Laurent B. : Bonjour.

Angoreuf : Vous me reconnaissez?

Laurent B. : Oui, tu es le lapin en peluche qui est venu m'interroger y a des mois. Pourquoi tu reviens? T'as oublié ton peigne?

Angoreuf : Non, d'ailleurs ça se voit que je l'ai pas oublié, parce que je suis rudement bien lustré. Mais parlons un peu de vous.

Laurent B. : C'est vrai t'as raison c'est plus intéressant.

Angoreuf : Vous lancez votre site sur le web. Quel effet cela fait-il d'entrer ainsi dans le troisième millénaire et la nouvelle économie? 

Laurent B. : Ca donne sommeil.

Angoreuf : Vous voulez dire qu'il est fatigant (métaphoriquement parlant) de s'affronter aux réalités du monde contemporain, dévoré par les menaces rouges-brunes et l'ultra-libéralisme dévastateur?

Laurent B. : Oui.

Angoreuf : Pourriez-vous nous en dire plus?

Laurent B. : Je vais aller me coucher.

Angoreuf : Ce réflexe citoyen vous honore, mais je souhaiterais que vous restiez ici, non ne partez pas!

Laurent B. : Oh eh, chuis chez moi hein. J'ai sommeil. J'ai écrit toute la nuit sur internet, maintenant chuis fatigué. Pigé?

Angoreuf : Je comprends, mais notre contrat pour promouvoir votre site c'est quand même que vous interveniez sur notre journal pour boucher les trous.

Laurent B. : Hein? Mais je me souviens de rien! C'est encore ma femme qu'a signé des en-tour-lou-pettes!

Angoreuf : Par exemple, quand un des lapins fait défection, comme ça arrive lorsqu'on confie un article à quelqu'un de peu fiable, c'est Laurent B...

Laurent B. : Moi.

Angoreuf : Oui, vous, Laurent B., qui devez assurer la page. Voilà. Bon, pourquoi ce site internet?

Laurent B. : Comment ça? J'ai sommeil moi!

Angoreuf : Pourquoi ce site? Pourquoi par exemple ne pas publier directement chez Gallimard?

Laurent B. : Heuuuu... Je sais pas, mais moi je trouve ça fun d'être sur le net. Les bouquins c'est ringard. C'est pour ça que j'en lis pas. D'ailleurs même quand j'étais p'tit je savais que ce serait ringard, résultat je lisais rien à part Croc-Blanc. 

Angoreuf : Du pays nantais?

Laurent B. : Hein?

Angoreuf : Croc-blanc du pays nantais? Hin hin? Comme le pinard?

Laurent B. : Hein?

Angoreuf : Enfin bref. Certaines personnes mal intentionnées ont prétendu que même la Pensée Universelle avait refusé vos ouvrages. Internet, n'est-ce pas un pis-aller pour les gens sans aucun talent?

Laurent B. : Y a des mots que j'ai pas compris dans ta question. Mais c'est vrai qu'il y a des connards qui ont peur de mon talent, en plus ils squattent le forum de discussion que j'ai mis sur mon site. Ils veulent me raffler le Nobel de littérature. Les cons!

Angoreuf : On a parlé d'un comité de soutien pour votre candidature à l'Académie française. Pourriez-vous nous en dire un peu plus?

Laurent B. : Non c'est secret. Je peux seulement dire que Monseigneur Gaillot m'a envoyé un message de soutien. Et puis Emmanuelle Béart aussi. 

Angoreuf : Et qu'en est-il de vos prochains ouvrages?

Laurent B. : Je bosse sur un texte sur les chiens. Parce que j'aime les chiens.

Angoreuf : Eh bien bon courage, Laurent B, et à la prochaine.

Laurent B. : Ouais. J'vais m'coucher moi. Salut et oublie pas ton peigne. Lapin.

Un extrait du prochain ouvrage de Laurent B., Oua-ouas par-dessus les toits
Oua, oua!
C'est ce que j'entends, moi
Quand la télé s'arrête. 
Faut p't-êt' 
Que je la regarde moins
Que j'me dis soudain.
Alors je l'éteins.
Mais y avait plus rien de bien,
De toute façon.
Ils nous prennent vraiment pour des cons,
Au lieu des trucs où on rigole
Comme les Guignols,
Ils passent des trucs chiants
C'est pas marrant.
Mais si il y avait les Guignols tout le temps
J'aurais pas entendu les cris dé-chi-rants
Des chiens,
Tiens!

Je me mets à la fenêtre
Pour mieux écouter ces pauv'bêtres
Heu jveux dire bêtes,
C'que chuis bête.
Ils aboient
"Ouas, ouas!"
Ca me fout les jetons.
J'ai l'impression d'une e-xé-cu-tion.
C'est comme la Gestapo
Et les collabos.
On se croirait revenus 60 ans en arrière,
Du temps d'Hitler.
Je crois qu'il faut que je fasse
Quelque chose avant qu'ils leur fracassent
Le crâne, sinon j'aurais honte pour la vie,
C'est comme si j'aurais été à Vichy.

Je dévale les escaliers
Sans faire mes lacets.
"Ouas ouas"
Les chiens ont besoin de moi...

le 1er mars 2000
depuis mon canapé.

La suite de ce poème épique à la manière de Milton et l'Arioste sera sous peu disponible sur le site de Laurent B.
Le site de Laurent B. est disponible à cette adresse
Nous vous rappelons humblement que c'est un Must.
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